Le rapport risque / rendement du produit structuré
Risque de crédit
L’investisseur en produits structurés achète une obligation d’un émetteur. Une reconnaissance de dette, émise par une banque. Par construction, il assume donc le risque de crédit de la banque. Autrement dit, l’investisseur prend le risque que la banque émettrice du produit structuré fasse défaut avant l’échéance, et qu’elle ne puisse pas rembourser l’argent prêté par l’investisseur à maturité.
Dans la pratique, ce risque est faible car les émetteurs des produits structurés sont typiquement des grandes enseignes bancaires nationales ou internationales, très solides et bien capitalisées.
Risque de liquidité
Votre argent est placé à une échéance précise et connue d’avance. Le placement peut être remboursé par anticipation, mais vous n’avez pas la main sur cette opération. Si vous souhaitez récupérer votre mise et vendre votre produit structuré avant sa maturité (soit l’échéance finale, soit par remboursement anticipé), vous vous exposez donc au risque de liquidité.
Théoriquement, vous pouvez vendre votre investissement à n’importe quel moment, vos fonds ne sont pas bloqués et sa valeur fait l’objet d’une valorisation quotidienne, calculée par le structureur. Vous risquez néanmoins de subir une décote par rapport à cette valeur, du fait du manque d’acquéreurs potentiels (puisque le seul acquéreur sera très probablement la banque émettrice). Cette décote matérialise le risque de liquidité.
Risque de marché
Le risque de perte en capital est sans doute le plus important à bien évaluer.
Capital garanti ou capital à risque ? Les produits structurés sont généralement classés selon deux profils de risque :
- Les produits structurés à capital garanti assurent à l’épargnant de récupérer sa mise (nette de frais) à l’échéance. Compte tenu de cette protection, le rendement est généralement assez faible, l’accent étant mis sur la sécurité. Une variante proche sont les produits structurés bénéficiant d’une garantie en capital partielle.
- Les produits structurés sans garantie en capital proposent des rendements plus élevés si les conditions de rémunération définies dans les termes et conditions ont été respectées. En revanche, si le sous-jacent chute au-delà de la barrière plancher, l’investisseur perdra une partie de sa mise (typiquement en proportion égale à la baisse du sous-jacent). Cette perte peut, théoriquement, aller jusqu’à la totalité de la mise initiale, si la valeur du sous-jacent tombe à zéro.
On voit bien pourquoi les produits structurés indexés sur un sous-jacent peu diversifié (par exemple la valeur de l’action d’une société spécifique) offrent un rendement cible généralement plus élevé que celui ciblé sur un produit structuré dont la rémunération dépend de la performance d’un panier d’action ou d’un indice boursier (regroupant des dizaines, voir des centaines d’actions). En effet, le risque qu’une seule action donnée s’effondre est bien plus grand que le risque qu’un très large ensemble d’actions diversifiées s’effondre au même moment.
Notons que l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) impose aux promoteurs de produits structurés que les souscripteurs maîtrisent le risque auquel ils s'exposent, notamment lorsque la garantie du capital est inférieure à 90%.
Risque de marché durant la période de souscription
À noter que le risque de marché peut être subi dès la souscription. En effet l’achat d’un produit structuré se fait typiquement pendant une période donnée (période de souscription). Cette durée est typiquement de plusieurs semaines.
Durant cette période, les conditions de marché fluctuent. Le cours de référence du sous-jacent d’un produit structuré n’est connu qu’à la fin de la période de souscription. En souscrivant au produit durant la période de souscription, un investisseur s’expose donc au risque de marché. C’est la raison pour laquelle la plupart des souscriptions se font vers la fin de la période de souscription.